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Gay.mais.pas.que
16 janvier 2011

Songe d'une nuit d'hiver

J’étais parti pour vous raconter mes quelques jours passés à Londres, j’avais même commencé à rédiger le texte de ce nouveau billet. Et puis cette nuit j’ai fait un rêve. A vrai dire j’en ai même fait plusieurs. Je suis un garçon qui a une activité onirique importante. C’est du moins ce que j’en conclue quand je compare mes expériences nocturnes avec celles des autres et ce qu’ils en racontent. Beaucoup disent qu’ils ne rêvent jamais ou qu’ils ne se souviennent pas de leurs rêves. Chez moi, ils sont plutôt fréquents et je m’en souviens assez bien. Surtout quand, comme cette nuit, je me réveille au milieu d’eux.
Je ne pense pas que le fait que je fasse de nombreux rêves soit dû à mon imagination ou à une quelconque activité cérébrale qui serait plus intense. Ma théorie est que les rêves ne sont « que » l’acceptation par notre conscience de ce que nous rangeons toute la journée dans notre inconscience. En gros, ils sont le moyen de digérer ce que nous refoulons. Et moi, je crois que je refoule beaucoup (trop) de choses… Cette nuit, j’ai cru trouver une jolie formule pour décrire mes rêves : des bulles d’inconscience qui viennent éclater à la surface de ma conscience. Sur le coup j’ai trouvé l’image réaliste.

Mais je m’égare. J’étais venu vous raconter mes rêves. Enfin non, je ne vais pas vous raconter tous mes rêves dans le détail, cela n’aurait pas grand intérêt. Et puis je ne me souviens pas de tout non plus. Pour vous éclairer un peu, dans le premier rêve dont je me souviens, je suis à plusieurs endroits différents. D’abord dans une salle de concert (immense) en forme de C, puis, un peu plus tard, je suis dans un appartement avec deux garçons. Il y en a un qui est mon boyfriend et un autre qui ne l’est pas (…forcément). Pour faire court, nous nous retrouvons tous les trois dans un lit, allongés sur le flanc. Mon ami dort devant moi et j’ai très envie de le serrer dans mes bras et de m’endormir avec lui. L’autre garçon est allongé derrière moi et j’ai très envie qu’il me serre dans ses bras mais, vu « l’argument » qu’il avance, ce n’est pas pour dormir qu’il se rapproche de moi. Au final, je me retrouve dans une …position délicate, partagé entre le sentiment amoureux d’un côté, semble-t-il, et la sexualité de l’autre. C’est très simpliste et, du coup, très clair.
L’instant d’après je suis en voiture, la nuit. Je suis allongé sur la banquette arrière, mais celle-ci se trouve dans le sens de la longueur du véhicule. Je ne sais pas qui conduit. «On» va vite. Je regarde le ciel (il n’y a pas de toit) et je vois un avion, très haut. Lui et moi allons à la même vitesse si bien qu’il ne quitte jamais mon champ de vision. Nous roulons vers l’ouest et malgré cela, le jour nous rattrape et le ciel s’éclaircit rapidement. Je me fais cette réflexion que nous ne pouvons pas arrêter le temps qui passe. Quoi que l’on fasse, les jours se succèdent encore et encore.

Dans mon second rêve (ou le troisième je ne sais plus parce que je n’ai plus l’ordre exact de la succession de tous ces songes), je suis sur une scène de théâtre. Nous sommes quatre comédiens. Enfin non, nous sommes huit : quatre femmes et quatre hommes. La pièce que nous interprétons (qui ressemble plutôt à un ballet) est divisée en deux parties, une qui est jouée par les quatre femmes et l’autre par les quatre hommes. Je me retrouve donc avec mes trois partenaires sur la scène. Il y en a un très beau, à la beauté très froide ; un autre est plein de charme mais nettement moins beau que le précédent ; le troisième n’a pas de visage (plus exactement, il me semble que c’est un « autre moi-même »). Note rôle consiste à faire le tour d’une sorte de table basse noire en dansant ou en faisant des mouvements gracieux « qui transmettent un sentiment de bien être aux spectateurs » nous dit le metteur en scène – ou le chorégraphe, je ne sais pas trop. A un moment, dans mon « tour de table », je me retrouve à l’opposé du garçon très beau et, chose absolument incohérente compte tenu de la chorégraphie prévue, sur une chaise en face à face avec le garçon charmant mais pas très beau. Je lui dis : « je crois que nous ne pouvons pas nous embrasser. » Et lui de me répondre que « si, bien sûr » et de joindre le geste à la parole. Ce baiser est tellement doux et chargé d’émotion. Je suis incapable de vous le décrire.

Vous est-il déjà arrivé de faire un rêve et d’avoir le sentiment que ce n’était pas qu’un rêve, que vous aviez vraiment vécu l’histoire de votre songe ? Cette nuit, j’ai eu cette impression. Sans doute parce que je ne dormais pas vraiment. Je pense que je devais être en train de somnoler. Du coup, ça a rendu cette histoire terriblement « réelle ».
Ce que j’ai ressenti quand j’ai embrassé ce garçon inconnu c’est une immense sérénité. Une intense complicité : je ne suis pas sûr que lui et moi ayons réellement  parlé. J’ai été submergé par un sentiment très fort de plénitude. Je me suis réveillé dans cet état de parfait épanouissement. J’ai eu l’impression que j’étais amoureux – ou quelque chose de très approchant. Je me suis demandé s’il était possible que je sois déjà amoureux de quelqu’un que je ne connaissais pas encore ? Mais j’ai du me rabattre sur l’hypothèse la plus probable qu’il s’agissait sans doute de la réminiscence d’un des rares moments heureux de ma vie sentimentale passée. Je ne sais trop lequel... Pourtant, je me suis fait cette réflexion, peut être pas si idiote qu’elle en a l’air, que si on prenait une photo de moi dans ce lit, au milieu de cette drôle de nuit avec un appareil photo « spécial » on verrait, à n’en pas douter, l’Amour sortir par tous les pores de ma peau. Ah oui, je peux le dire, même si je n’arrive pas à le décrire, j’ai vraiment connu cette nuit une émotion (peu importe laquelle d’ailleurs) extrêmement intense.

J’aimerais que mes ersatz de relations ou mes rencontres avec d’autres hommes soient aussi épanouissantes. Je ne cherche pas de sexe, ni de grandes intentions. Je ne cherche pas de beauté parfaite ni le QI d’Einstein. Je ne cherche « que » la complicité. Mais peut être devrais-je me résigner à ne plus espérer. La complicité (la vraie) entre deux êtres est si rare. Elle englobe tout le reste, j’en suis convaincu. Je ne sais pas comment faire pour trouver, pour chercher, pour expliquer. Je ne peux que tenter de l’imaginer et la vivre… en rêves.

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Commentaires
E
Je retrouve dans vos commentaires (comme dans vos blogs respectifs) votre propension à apporter de l'importance ou non aux rêves, à l'inconscient, à la fantasmagorie, etc... De ce fait, je sais que vous êtes sincères.<br /> Certes, rien ne vaut le concret, le terre à terre, le réel, mais rêver aussi, de temps en temps, ne fait pas de mal.
J
Les rêves de baiser sont les plus beaux.
C
oui, très longtemps que je n'ai pas fait un rêve aussi beau. <br /> Le dernier en date, il y avait ma fille couverte d'une brûlure d'huile bouillante sur le ventre, puis Rachida Dati est venue pour je ne sais quelle raison. Alors je massais énergiquement le rebord de ma table de massage, puis des vaisseaux spaciaux ont débarqué sur Terre avec un bruit strident. A leur vue, je ne voulais qu'une chose : mourir dans les bras de Pierre-Mon-Mec pour ne pas vivre l'assaut sanglant des extraterrestres. <br /> Je me suis réveillé en sursaut, et je me suis collé à Pierre...<br /> Franchement, mes rêves craignent... pfff...
R
Grands dieux!....
F
Je fais partie des gens qui se souviennent peu de leurs rêves et pourtant je refoule aussi beaucoup de choses :)<br /> <br /> On peut te souhaiter pour cette année de trouver cette complicité, cette connexion parfois presque miraculeuse entre deux êtres.<br /> <br /> et sinon l'Angleterre ?
Gay.mais.pas.que
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