Que c’est bon !
Samedi j’étais de sortie comme on dit. Une soirée “à l’arrache” décidée trois jours avant avec des potes totalement inconnus ! En effet, je ne connaissais (et encore, “connaître” est un bien grand mot) qu’un seul des quatre garçons qui devaient passer la soirée avec moi. Au programme une virée en Allemagne avec resto et party (fête pas partouze) gay organisée par une association. Autant dire pas du tout le style de mes sorties habituelles (il n’y a qu’à relire le texte de ce billet pour s’en convaincre…).
Toute l’après midi je me suis un peu tracassé de savoir si j’avais bien eu raison d’accepter une invitation aussi soudaine qu’improbable. Je pensais que j’aurais beaucoup de mal à m’intégrer dans un groupe d’amis gay, moi qui ne fréquente que des hétéro. Je me disais aussi que les soirées dance floor dans le milieu c’était vraiment pas mon truc – Lady Gaga et compagnie, très peu pour moi.
L’heure du rendez vous est finalement arrivée et l’accueil chaleureux de mes hôtes a contribué à me détendre un peu. Puis nous a rejoint un troisième compère, un peu moins “classique” de par son look, donc un peu moins dans mon style, que les deux premiers. Et beaucoup plus jeune aussi… Enfin le quatrième s’est pointé. Très différent une fois de plus : une voix très grave, un look très viril et la quarantaine bien portée… davantage à mon goût.
Passé la petite appréhension de faire connaissance et la fameuse arrière pensée “que pensent-ils de moi”, je me suis assez vite senti à l’aise parce que totalement décomplexé de savoir si être gay était admis ou pas. La soirée est vite devenue très agréable et pourtant (surtout) sans alcool ! J’ai dansé, j’ai flirté, je me suis amusé et j’ai découvert une sensation de liberté que je n’avais pas ressenti jusqu’ici. L’impression d’avoir laissé à la maison tous mes petits soucis du quotidien. Le sentiment de m’épanouir et d’être moi, enfin. L’idée que la vie est un jeu et qu’il faut savoir profiter de tous ses côtés, quels qu’ils soient…
Evidemment, parce que je suis comme ça, je reste malgré tout un peu en retenue. Je ne suis ni excentrique, ni déluré, ni fou-fou (même quand je bois). Mais je peux être sensuel, voire sexuel, désirable et désireux, tendre et fougueux aussi. Bref, je peux être autre chose qu’un garçon sage et un peu coincé.
Finalement cette soirée, toute bête au demeurant, m’ouvre de nouvelles perspectives. Déjà par le fait que je me sois fait de nouveaux potes. J’aurai sans doute dorénavant davantage d’occasions de sortir et de voir du monde. Sans compter que cela me donne envie d’élargir mon cercle d’amis.
Et puis surtout je crois que je me rends compte que je m’impose trop de limites, trop de contraintes, trop de barrières. Tout le contraire de l’épanouissement que je vise. Comment parvenir à être moi si je passe mon temps à me dire, en quelque sorte, que je dois à tout prix canaliser mon moi réel ? C’est totalement contradictoire.
Du coup j’ai vraiment l’intention de me laisser porter vers de nouveaux horizons : nouvelles personnes, nouvelles expériences, nouvelle façon de penser, de voir la vie. Je sais que ça fait très “grandes intentions” mais c’est réellement ce que je ressens presque comme une nécessité. Je ne dirais pas que je me sens tout à coup téméraire, mais c’est un peu quelque chose dans ce goût là qui me chatouille. Comme si une sorte de “blocage” venait de sauter en moi….
Donc j’ai proposé à “Lui” – que l’espace d’une soirée j’ai presque réussi à complètement oublier – de venir avec moi à Barcelone. Et savez vous ce qu’il a répondu ?