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Gay.mais.pas.que
1 mars 2011

Ne pas être autre chose

Ce matin, vers 4h et des brouettes, j’ai lu le commentaire que Loup avait laissé sur mon dernier post. A la vérité j’ai été un peu décontenancé par son propos qui, d’une certaine façon, remettait en place mes affirmations et notamment celle selon laquelle les femmes seraient plus douces que les hommes et inversement. D’autres commentaires du même style ont suivi, s’engouffrant pour ainsi dire dans la brèche ouverte. Ce qui m’a, de prime abord, le plus troublé dans le commentaire en question c’est cette phrase : “c’est une idée toute faite de croire que…”

J’ai gardé cette phrase en tête pendant une bonne partie de la matinée. J’étais piqué, un peu vexé même. Je me suis dit “à quoi bon prendre le temps d’essayer d’écrire des choses un minimum intéressantes – ou du moins de tenter de lancer un débat – si cela n’aboutit qu’à écrire des “idées toutes faites” ?

Ces 3 petits mots ont roulé dans ma tête et roulé encore. Et, j’oserais dire “tout à coup !”, j’ai compris que je n’avais pas autre chose à proposer que mes idées toutes faites. Moi qui croyais avoir un peu d’esprit ou une quelconque science infuse – obscure et un peu magique -, je me suis soudainement aperçu que, bien au contraire, je n’étais ni plus ni moins que médiocre, tant dans mes raisonnements que dans mes attitudes, mes formes, mes souhaits, mes réalisations, etc. Il faut que je vous avoue cependant que je présentais cet état de fait depuis quelques temps sans pour autant avoir réussi à clairement le reconnaître et encore moins à l’exprimer. Un peu comme si l’évidence perçait petit à petit la carapace de mon ignorance ou que la vérité faisait le forcing pour éclater enfin au grand jour !

Tout de suite, il faut que je vous dise tout le bien que je tire de ce constat. Je crois avoir enfin compris que moi, E., je ne suis ni plus idiot ni plus malin que la moyenne. Je pense avoir réalisé qu’en cherchant à faire montre d’un peu d’esprit ou en essayant de porter le débat, je m’encombrais d’une charge que je n’imaginais pas si lourde. Je ne suis pas un penseur et encore moins un philosophe. Ma vue est souvent courte et ce ne sont pas quelques jolies tournures de phrases empruntées dans les livres qui donnent de la consistance à mes propos. J’ai bien sûr une opinion sur certains sujets, et un avis à partager. Je ne suis pas un béni-oui-oui, mais ça, en réalité, il n’y a que très peu de gens qui le sont. Alors grand bien me fasse finalement ! En cherchant midi à quatorze heures, je me complique rudement la vie on dirait bien !

Oui, je suis un garçon, ou plutôt il me semble que j’étais un garçon très (trop) compliqué. Bien trop en tout cas pour être capable d’apprécier la vie simple, simplement telle qu’elle se présente à moi. J’ai subitement envie de me libérer de cette pression idiote que je fais peser sur mes épaules en permanence. J’ai envie de me laisser aller à la tranquillité d’esprit, sans chercher forcément à donner un sens à ce qui n’en a pas forcément. Il est temps pour moi de vivre ma vie, en ne cherchant plus à me faire des nœuds au cerveau ! En d’autres termes, il faut que je “pète un coup” ou que j’apprenne à respirer !

En conclusion, le seul mot qui me vient à l’esprit est “merci !”. Un grand merci de m’avoir “ouvert les yeux”. Evidemment, je ne changerai pas du tout au tout, mais je compte bien de temps en temps, ici et ailleurs dans ma vie, laisser le courant m’emporter et qui sait, peut être m’emmener là où je n’ai pas su alléertout seul :  un peu plus prés du bonheur ?

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Commentaires
E
@ Stephan : non, tous les mecs ne sont pas doux ^_^<br /> <br /> @ Loup : j'ai bien compris ce que tu as dit. J'ai eu des expériences qui ont été plus ou moins enrichissantes et je les ai confrontées à ce qu'on m'avait enseigné. J'en ai tiré mes propres conclusions et ce sont bien celles-là que je tente d'expliciter. Mais en vain car je ne sais pas exprimer ce que je pense ou ressens. Maintenant que je crois que je ne m'y aventurerai plus.<br /> <br /> @ Tambour Major : Oui, tu as raison, le lien entre mon com' laissé chez toi et ce billet doux-amer est exact. Heureusement que l'on cherche toujours a "être plus" ou "être mieux". Sans quoi on régresse ! Je crois que c'est faire preuve de maturité que de savoir reconnaître ses limites. Elles sont là et il faut, je crois, les accepter.
T
Prends toi moins la tête. Être "plus" ne te fera pas être "mieux". On ne sera jamais aussi brillant qu'on veut se le laisser croire, on ne sera jamais aussi beau qu'on voudra, on n'effleurera jamais la perfection que l'on désire tant ou que l'on croit admirer chez l'autre. Car l'herbe nous paraît tellement plus verte ailleurs... Et pourtant c'est cette quête de l'impossible que nous fait avancer, qui nous pousse en avant, avec une gourmandise teintée de désespoir. C'est ce qui fait que nous sommes nous. C'est ce qui fait pour moi la beauté des personnes que j'aime, partagées entre la fureur de vivre et la rage d'être faible.<br /> <br /> Ton billet me fait penser à un commentaire que tu as écrit chez moi : "Il faut dédramatiser nos vies". Voilà, ça commence peut être par là...
L
En fait, l'expression que j'ai utilisée c'est "idée reçue", il n'y avait que 2 mots :-)<br /> Mais je pinaille ! Ce que je voulais dire, c'est que depuis tout petit, on nous apprend des choses qui doivent nous permettre de comprendre le monde qui nous entoure et à évoluer plus facilement dans celui-ci. C'est le résultat des expériences de ceux qui nous ont précédés et qu'ils se sont transmises parfois de génération en génération. Mais chacune de ces choses qu'on nous apprend doit être confrontée à nos propres expériences. Parfois on ne peut pas expérimenter suffisamment alors on se fie à ce qu'on nous a dit, parfois nos expériences corroborent ce qu'on nous a enseigné, et parfois il faut savoir remettre en question certaines vérités : parce que nos expériences nous disent le contraire, parce que le monde a changé, parce qu'on ne nous a donné qu'une vue très partielle... Mais peut-être n'as-tu tout simplement jamais trouvé les bons amants ? Nos avis doivent être le résultat de nos expériences et il est normal que nous n'ayons pas tous les mêmes, et il n'y en a pas qui soient meilleures que d'autres. Et si nous savons confronter nos expériences à notre culture, si nous savons évoluer au-delà du moule dans lequel on nous a formé, alors oui, nous sommes tous des penseurs et des philosophes à notre échelle. Toi y compris.<br /> Mais que ce statut de penseur ne t'empêche pas de profiter de la vie sans trop y réfléchir ;-)
S
LE loup a souvent raison moi tous les mecs étaient doux ...
Gay.mais.pas.que
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