Ne pas être autre chose
Ce matin, vers 4h et des brouettes, j’ai lu le commentaire que Loup avait laissé sur mon dernier post. A la vérité j’ai été un peu décontenancé par son propos qui, d’une certaine façon, remettait en place mes affirmations et notamment celle selon laquelle les femmes seraient plus douces que les hommes et inversement. D’autres commentaires du même style ont suivi, s’engouffrant pour ainsi dire dans la brèche ouverte. Ce qui m’a, de prime abord, le plus troublé dans le commentaire en question c’est cette phrase : “c’est une idée toute faite de croire que…”
J’ai gardé cette phrase en tête pendant une bonne partie de la matinée. J’étais piqué, un peu vexé même. Je me suis dit “à quoi bon prendre le temps d’essayer d’écrire des choses un minimum intéressantes – ou du moins de tenter de lancer un débat – si cela n’aboutit qu’à écrire des “idées toutes faites” ?
Ces 3 petits mots ont roulé dans ma tête et roulé encore. Et, j’oserais dire “tout à coup !”, j’ai compris que je n’avais pas autre chose à proposer que mes idées toutes faites. Moi qui croyais avoir un peu d’esprit ou une quelconque science infuse – obscure et un peu magique -, je me suis soudainement aperçu que, bien au contraire, je n’étais ni plus ni moins que médiocre, tant dans mes raisonnements que dans mes attitudes, mes formes, mes souhaits, mes réalisations, etc. Il faut que je vous avoue cependant que je présentais cet état de fait depuis quelques temps sans pour autant avoir réussi à clairement le reconnaître et encore moins à l’exprimer. Un peu comme si l’évidence perçait petit à petit la carapace de mon ignorance ou que la vérité faisait le forcing pour éclater enfin au grand jour !
Tout de suite, il faut que je vous dise tout le bien que je tire de ce constat. Je crois avoir enfin compris que moi, E., je ne suis ni plus idiot ni plus malin que la moyenne. Je pense avoir réalisé qu’en cherchant à faire montre d’un peu d’esprit ou en essayant de porter le débat, je m’encombrais d’une charge que je n’imaginais pas si lourde. Je ne suis pas un penseur et encore moins un philosophe. Ma vue est souvent courte et ce ne sont pas quelques jolies tournures de phrases empruntées dans les livres qui donnent de la consistance à mes propos. J’ai bien sûr une opinion sur certains sujets, et un avis à partager. Je ne suis pas un béni-oui-oui, mais ça, en réalité, il n’y a que très peu de gens qui le sont. Alors grand bien me fasse finalement ! En cherchant midi à quatorze heures, je me complique rudement la vie on dirait bien !
Oui, je suis un garçon, ou plutôt il me semble que j’étais un garçon très (trop) compliqué. Bien trop en tout cas pour être capable d’apprécier la vie simple, simplement telle qu’elle se présente à moi. J’ai subitement envie de me libérer de cette pression idiote que je fais peser sur mes épaules en permanence. J’ai envie de me laisser aller à la tranquillité d’esprit, sans chercher forcément à donner un sens à ce qui n’en a pas forcément. Il est temps pour moi de vivre ma vie, en ne cherchant plus à me faire des nœuds au cerveau ! En d’autres termes, il faut que je “pète un coup” ou que j’apprenne à respirer !
En conclusion, le seul mot qui me vient à l’esprit est “merci !”. Un grand merci de m’avoir “ouvert les yeux”. Evidemment, je ne changerai pas du tout au tout, mais je compte bien de temps en temps, ici et ailleurs dans ma vie, laisser le courant m’emporter et qui sait, peut être m’emmener là où je n’ai pas su alléertout seul : un peu plus prés du bonheur ?