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Gay.mais.pas.que
20 février 2011

Lumière


IMG_0223Comme il m'arrive parfois de me tromper, il m'arrive aussi (parfois également) de me rendre compte de mes erreurs et de tenter de les corriger. Je suis comme vous, comme lui, comme eux, je ne suis pas parfait, loin de là ! Alors je tâtonne, je réessaye, je réécris, j'efface, je recommence, puisque je n'ai pas le choix. Evidemment, certaines actions sont irréversibles et dans ce cas, le mieux que je puisse faire est de me servir de ces faux pas comme autant de pense-bêtes pour le futur. En gros, essayer de ne pas commettre deux fois la même erreur pourrait être un but dans la vie.

Cela faisait quelques temps que je ne me posais plus vraiment de questions. Contrairement à ce que vous avez peut-être cru comprendre ou déceler dans mon charabia en venant traîner par ici, j’étais globalement assez insouciant ces derniers mois (années ?, non pas tout à fait, quoi que…). On voit bien que vous ne m’avez jamais connu (lu) quand je suis assailli par les doutes et le questionnement : c’est absolument inextricable.

Un jour, tout à coup, la belle énergie qui m’animait s’est mise à avoir des hauts et des bas. A être tantôt vivifiante, tantôt assommante. J’ai alors compris que quelque chose survenait dans mon existence, quelque chose de sournois, d’insidieux et, donc, de négatif. On sent ces choses là arriver, même si on n’en distingue pas vraiment les contours. C’était un peu comme entamer une montée avec une belle voiture toute neuve qui se mettrait à avoir des ratés à quelques mètres du sommet : pas de chance en somme.

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J’ai mis un peu de temps (pas tant que ça en fait) à comprendre que tout, dans la vie, est lié. Il n’y a pas de coïncidences (comme l’écrit fort à propos Aki Shimazaki dans « Hotaru, Le poids des secrets, T.5 », qu’elles soient heureuses ou malheureuses. Ce qui nous arrive est toujours lié à ce que nous faisons pour que ça arrive. Je ne dis pas que nous pouvons contrôler les choses, mais je dis simplement qu’elles n’arrivent pas par hasard. Même si les rencontres sont parfois fortuites, elles ne deviennent ce qu’elles sont que parce que nous prenons soin, à un moment plutôt qu’un autre et de façon souvent inconsciente, de leur donner vie ou, au contraire, de les rejeter. Le fait même de rencontrer les autres ne dépend bien sûr pas desdits autres, mais de nous et de notre volonté (que l’on soit d’accord avec cela ou pas). De même, les autres ne portent pas sur nous un regard qui ne représenterait que leur point de vue (purement subjectif), mais bien un regard orienté par ce que nous avons envie qu’ils voient. Nous jouons tous une pièce de théâtre dont le héros est soi et dont le décor est notre vie. Sachant cela, je n’ai plus à m’étonner des conséquences de mes actes, de mes dires et, plus que tout, de mes non-dits.

Je pourrais vous dire, comme je l’avais fait dans mon précédent post (qui a rejoint le grand cimetière numérique des billets effacés – paix à son âme), que m’amouracher d’un jeune godelureau de presque 15 ans mon cadet n’était pas vraiment inscrit à mon programme pour les prochains mois… je pourrais. Et pourtant, mes bons amis, qu’en est-il vraiment ? N’ai-je pas délibérément choisi d’aller vers lui il y a quinze jours, quand je l’ai vu pour la première fois ? N’ai-je pas forcé la rencontre en faisant maladroitement mine de vouloir l’aider à « s’intégrer dans sa nouvelle équipe professionnelle » ? Plus tard, n’est-ce pas moi qui, en parfaite connaissance de cause, lui ai proposé de prendre un café puis de déjeuner ensemble, toujours sous couvert de ma bienveillance envers les nouveaux arrivants ?
N’est-ce pas lui qui vient me voir plusieurs fois par jour avec des prétextes pour le moins farfelus et dont on sent qu’il a du travailler la « crédibilité » avec soin ? N’est-ce pas lui qui s’inquiète de savoir si, aujourd’hui encore, nous pourrions déjeuner ensemble ou qui me propose de faire, bientôt, du sport tous les deux ? N’est-ce pas lui qui me regarde comme rarement dans ma vie j’ai été regardé ?

Au final, n’est-ce pas moi qui tente de le séduire et lui qui se laisse faire ?

Comment alors m’étonner du reste ? Quand on joue, il faut savoir assumer !
Bien sûr que je l’ai séduit. Je l’ai séduit parce que j’étais épanoui, sûr de moi, combattif, actif, déterminé, posé, dynamique, souriant, libre. Une collègue m’a même dit que j’étais « vraiment très beau » et elle a ajouté « encore plus que d’habitude ». Outre le fait que ça fasse du bien à mon égo de vous la raconter, je crois que cette anecdote à au moins le mérite de mettre en avant un fait : le succès engendre le succès, et l’assurance entraîne l’assurance, tout comme j’avais écris il y a quelques semaines que l’action entraîne l’action {et que Nicolas nous avait expliqué le pourquoi scientifique du comment de la chose}.

Partant de tous ces principes (basiques et plein de bon sens quand on y réfléchit), je n’ai plus qu’une chose à faire : continuer !  Si ce qui lui a plu en moi c’est ce côté « stable et en maîtrise », je ne dois pas l’abandonner au profit d’une apparence « en repli ou plus fragile ». Si ce qui me rend attirant c’est mon côté « libre » je ne dois pas me mettre des freins qui me feraient redevenir le garçon taciturne et mal à l’aise en toute circonstance que j’ai pu être. Si, enfin, mon plaisir est de passer du temps avec lui, je ne dois pas me priver de le faire. Au non de quoi devrais-je renoncer à un sentiment qui me ravit, et va même jusqu’à me transformer ? Cela me rend encore plus stable, encore plus sûr de moi, encore plus… séduisant. Je crois que c’est un cercle vertueux.

Un des grands mélodrames de ma courte existence a été de tomber éperdument amoureux d’un hétéro sans vergogne (je vous l’ai raconté ici même). J’ai dis « mélo » comme j’aurais pu dire « déconfiture » ou « raclée ». Car quelle douille je me suis pris !
Evidemment, quand je vous disais en introduction que « le mieux que je puisse faire est de me servir de mes faux pas du passé comme de pense-bêtes pour le futur », je faisais notamment allusion à cette expérience. Il n’est plus question pour moi de me jeter à corps perdu dans une aventure à sens unique. En revanche, il est question de construire des liens (quels qu’ils soient) avec des personnes qui sont susceptibles (parce qu’elles le montrent) d’aimer ce que je suis (à leurs yeux) et d’apprécier ce que je peux leur apporter. Si c’est de l’amour qu’elles attendent alors je serai peut être plus attentif. Si c’est du dialogue alors je serai à l’écoute. Si c’est de l’affection alors je serai présent et si c’est de l’amitié, je tenterai d’être à la hauteur. Je continuerai à leur donner ce pourquoi elles m’apprécient parce qu’il me plait de leur plaire.

Je viens de vous le dire, le drame de certains gay est de tomber amoureux des hétéros, mais qu’en est-il de l’hétéro qui tombe amoureux d’un gay ? Et si pour une fois on inversait les rôles ?
Pour reprendre l’analogie de toute à l’heure, ma belle voiture neuve continuera (malgré les ratés passagers) de monter la côte qu’elle a entamée.
Pourquoi ?
Mais parce qu’il m’a fallu trop de temps pour me l’offrir !
 

 

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Commentaires
L
@Ek91 : oui, il faut éviter d'attendre des choses trop précises et les prendre comme elles viennent. Ca évite les déceptions et c'est comme ça qu'on a le plus de chance d'avoir de belles surprises.
A
là aussi, je suis en plein dans tes interrogations, dans le rôle de l'hétéro ....ça me perturbe à un point, tu ne peux imaginer....assez d'accord avec TAmbour MAjor, et ta reponse
E
@ Loup : finalement, même si les attentes ne sont pas compatibles, ne faut il pas prendre ce qu'il y a à prendre et ne pas justement "attendre" quelque chose mais plutôt donner ?<br /> <br /> @ Farfalino : évidemment, vu comme ça ça ne colle pas. Ce que je veux dire c'est l'idée simple qu'un homme "simple" ou "basic" puisse avoir de l'affection voire de l'amour - mon Dieu, quel terme barbare :)- (bien au delà du simple désir physique) pour un autre homme.<br /> <br /> @ Stephan : j'ai vécu une amitié extraordianire une fois dans ma vie. C'était véritablement fusionel et l'attraction entre nous était hors du commun. Je ne pense pas le revivre une nouvelle fois, malheureusement ou heureusement, je ne sais pas.<br /> <br /> @ Tambour Major : Effectivement, être troublé par un autre homme et accepter de l'être sont deux choses différentes, l'une n'étant pas volontaire et l'autre étant tout simplement inconcevable. A moins que le trouble soit si fort qu'on ne puisse plus le contenir, et là, tout est possible. A moins aussi que l'on soit l'exception qui confirme la règle et que l'on fasse preuve d'une maturité hors du commun...<br /> Quant à la forme de ce morceau de blogosphère, elle est passée par tous les stades ces derniers temps pour finalement revenir à la simplicité (encore que tout cet assemblage soit moins simple qu'il n'y paraît). Une mutation intérieure ? Oui, c'est possible en effet.
T
Tomber amoureux d'un hétéro, c'est un drame que j'ai évité, quoique j'ai pu parfois me laisser séduire et avoir l'impression d'une réciproque. En réalité, la pure chimère de mon fantasme.<br /> <br /> Qu'un hétéro puisse tomber amoureux d'un homo, je doute. Du moins en façade peu d'hétéros oseront avouer avoir pu être charmé par un autre homme, quelque soit sa sexualité. L'admettre serait sûrement perçu comme une remise en cause de leur virilité, celle qui fait d'eux des vrais mecs et pas des tarlouses. Et pourtant, je reste persuadé que cela se produit, et que certains en sont profondément et durablement troublés. Cela fait-il d'eux des gays en puissance ? Certainement pas. Le monde n'est pas manichéen, l'Homme non plus. Reconnaitre l'existence de cette zone médiante et apprendre à ne plus en avoir honte serait un joli petit pas en avant.<br /> <br /> PS : J'aime beaucoup ta nouvelle décoration. C'est étrange d'être passé du noir sur fond blanc, au blanc sur fond noir. Faut-il y voir la manifestation extérieure d'une mutation intérieure ?
S
Tu n 'as pas idée combien ce post me fait plaisir . <br /> <br /> Oui c est vrai qu'il nous arrive de tomber sous le charme et de charmer ceux qui sans raison ou sans intention particulière ,traversent nos vies et qu'il en est qui nous font chavirer et certains que fassons chavirer et alors ! <br /> <br /> L'amour et l'amitié ne sont pas sexualité sans doute n'est ce là qu'un language rien de plus et ces amitiés là et ses amours là ne sont pas les plus pénibles continues cette belle histoire fais moi plaisir moi j'en ai vécu plusieurs et elles sont souvent parli les plus belles meme si souvent elles n'ont pas fini dans mon lit ....
Gay.mais.pas.que
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