Dis moi ce que tu fais, je te dirais qui tu es... - 63e message
Dans mon billet précédent je vous ai dit que mon blog ne parlait ni de mon boulot ni de politique. Et bien je persiste : je ne parlerais pas de mon travail. Insatisfait chronique de ce côté-là, je réfléchis souvent au travail que j’aimerais faire si j’avais le choix ?
Quand j’étais un préadolescent (vers 12, 13 ans) je voulais devenir météorologue. Je trouvais fascinante cette capacité à prévoir le temps, une façon comme une autre de prévoir l’avenir (du moins en partie). Hélas mes rares atomes crochus avec les mathématiques se sont fait la belle de bonne heure et je n’ai même pas pu espérer entamer les moindres études dans une filière scientifique. A l’époque, pour moi, prévoir le temps c’était savoir lire dans les nuages. Ca n’est pas très rigoureux comme méthode, j’en conviens. Je me souviens que je m’amusais à dessiner des cartes de France avec des nuages, des soleils et des grosses gouttes de pluie répartis au gré de mes envies. En fait, je ne voyais que l’image du présentateur météo dont j’avais parfois l’impression qu’il nous annonçait le beau ou le mauvais temps en fonction de son humeur… Mais ne riez pas ! Ce que vous voyez à la télévision n’est qu’une représentation artistique du temps qu’il fera et elle est forcément influencée par l’état d’esprit de celui qui la réalise. Les couleurs du soleil, la forme des nuages que vous voyez sur la carte, etc. : tout cela est conditionné par 3 choses : 1) l’impression que l’on veut vous donner 2) les données scientifiques [ouf ! on a cru qu’elles n’entraient pas en ligne de compte] et 3) l’état d’esprit du concepteur de la carte au moment où il la réalise.
Mais je m’éloigne…
N’étant pas en mesure de mener à bien des études de météorologue, donc, je me suis orienté vers les Lettres. Devenir écrivain : que voilà une perspective extraordinaire (dans le sens de peu commune). Certes, mes affinités avec la langue (française) étaient évidentes. Je ne m’exprimais pas trop mal, j’avais de l’imagination (vous le verrez plus loin) et quand j’étais petit je passais même des nuits entières à lire. Je lisais à peu prés tout ce qui me tombait sous la main, mais mes parents n’avaient pas de livres (de livres de littérature j’entends). Donc je lisais en vrac des BD, des encyclopédies, des magazines, des livres sur le bricolage… A tel point que ça en devenait problématique : je veillais bien trop tard. Si bien qu’un jour mes parents ont décidé de supprimer toute source de lumière dans ma chambre. Même mon globe terrrestre lumineux n’avait plus d’ampoule. Ca le rendait nettement moins attractif, bien sûr… Si cette punition vous paraît horrible, sachez qu’elle l’est, en effet. Ce n’est pas le fait d’avoir peur du noir qui est horrible, mais simplement de savoir que, une fois plongé dans les ténèbres, vous n’en ressortirez qu’au matin. Heureusement, j’ai eu le droit, un temps, de garder ma petite radio rouge « Radiola » sur laquelle j’écoutais « Les routiers sont sympas » jusqu’à 22 h. puis les prévisions météo de Jean Breton, avant de m’endormir.
Evidemment, je n’ai pas pu calmer mon envie de lire et j’ai inventé des subterfuges comme « l’envie pressante » : contraint d’aller urgemment aux toilettes, j’avais le temps de lire quelques pages avant qu’on se rende compte que j’y étais depuis bien trop longtemps. Ou alors lire en utilisant la toute petite ampoule qu’il y avait sur mon microscope-jouet et qui avait échappé à l’opération « Zéro Lumière ». Toute une aventure ! Mais curieusement c’est un passage de mon enfance dont je ne garde pas un souvenir très net hormis ces quelques anecdotes et la certitudes que ça a radicalement "tué" mon envie de lire pendant de longues années. Jusqu'à ce que je redécouvre ce plaisir il n'y a pas si longtemps, en fait.
Toujours est-il que je me suis retrouvé sur les bancs de la fac à essayer tant bien que mal de lire entre les lignes des œuvres qu’on nous faisait analyser de force… Peine perdue ! Moi je pensais écrire des poèmes et suivre les rêveries des grands auteurs... La douche froide.
Je me suis alors dirigé vers la géographie. Ah ça oui, j’aurais bien aimé être cartographe. Encore un métier trop intimement lié aux maths. Pourtant, là encore, je pensais avoir des dispositions : déjà au CM2 j’étais capable de dessiner la carte du monde sans me tromper (ou presque pas) et de replacer sur une carte vierge (presque) tous les pays. Avec mes copains on se disait même que ça devait sans doute être un record et qu’à n’en pas douter ma participation à l’émission « Incroyable mais vrai » le dimanche aprés midi, serait un immense succès ! Vous voyez que quand on est enfant on a de l’imagination…
Bien sur je n’ai jamais participé à l’émission de Jacques Martin, mais j’ai gardé mon goût pour la géographie. Je collectionne les atlas, c’est déjà ça.
Pendant un an j’ai été étudiant en géographie. Mais les maths et l’histoire ont eu raison de ma tentative.
Aujourd’hui je ne suis donc devenu ni météorologue, ni écrivain, ni cartographe. Je ne sais pas si ces métiers m’auraient apporté une satisfaction ou un épanouissement. Je ne sais pas si j’aurais aimé les faire et peut être vaut-il mieux qu’ils restent des « rêves » de jeunesse ?
Voilà, c’était un post sur l’épanouissement professionnel qui s’est transformé en billet-papy avec plein de références pour vieux machin (comme moi) ! En bonus, je vous dessine une carte du monde. Mon style n'a pas changé : ce n'est pas très fin, ce n'est pas très beau, mais c'est garantie sans trucage ;)
PS : toutes mes excuses à Cuba et aux Antilles : dans ma précipitation je vous ai oubliés...