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Gay.mais.pas.que
4 octobre 2010

De la fraternité contre l'inégalité - 62e message

Mon blog ne parle ni de mon boulot ni de politique. Je ne veux pas raconter des choses dont je ne maîtriserais pas la portée. Pour ce qui est de mon travail, je ne crois pas qu’il soit intéressant d’évoquer ici ce que je fais pour gagner ma vie ni comment cela se passe. Pour la politique, au risque de passer pour un garçon candide, je n’y entends pas grand-chose. Il y a les affaires publiques, les courants et les idéologies, les orientations sociales, nationales et internationales. Bien qu’ayant aussi mes idées, je laisse le soin à d’autres d’analyser, comparer ou critiquer tout ça dans leurs blogs (avec plus ou moins de réussite).

De même, je regarde assez peu la télévision. Quand je m’assoie dans mon fauteuil, c’est plus la télé qui me regarde que le contraire. Pourtant, de temps en temps, un sujet capte mon attention. C'était le cas de l'émission que j'ai vue hier. Il y était question de la difficulté d'accès à l’eau potable dans certaines régions du monde. Le thème était lié à l’adoption par l’ONU en juillet de cette année d’une résolution reconnaissant comme fondamental le droit à d’accès à l’eau potable, un droit, je cite, «essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’homme. » 

J’ai appris dans ce reportage que l’ONU estime à 15 litres d’eau par jour et par personne le minimum vital. Il faut savoir que prés d’un milliard de personnes dans le monde n’a pas accès à une eau potable et que beaucoup n’ont même pas les 15 litres d’eau requis par jour pour vivre. Dans ce contexte, on comprend que pour eux, économiser l’eau est une réelle question de vie ou de mort. Dans le même temps, dans un pays comme la France, un habitant consomme en moyenne 150 litres d’eau par jour ! J’avoue que j’ai été stupéfait de découvrir ce chiffre et je n’ai pas pu m’empêcher de me dire qu’il devait y avoir là un gâchis faramineux. Et je pourrais faire le même constat pour la nourriture, les médicaments, l’énergie, etc. Pour les premiers, c’est certain, les mots "eau", "aliments", "santé", "maladie", "guerre", "paix" ne revêtent pas les mêmes enjeux que pour les seconds.

En voyant cet écart abyssal, je me suis mis à réfléchir à la façon dont j’aurais perçu le monde si j’étais né dans une région où je n’aurais pas eu accès à l’eau. Evidemment, me suis-je dis, il serait insensé de vouloir comparer mon mode de vie avec celui de ces populations qui sont dans un tel dénuement. Moi j’ai toujours vécu avec « tout » et eux ils ont toujours vécu avec « rien ». Evidemment, leur vision de la vie, leurs croyances et leurs espoirs, leurs peines et leurs joies sont bien différentes des miennes. Evidemment, je me suis créé d’autres besoins. Mais quels sont mes besoins ? Sont-ils légitimes ? Dois-je me priver de tout, de rien ? Le bonheur réside-t-il dans la possession de toutes ces choses, et ce, quasiment à volonté ?

Je pourrais me torturer l’esprit ainsi sans fin. Bien que naïf, je n’en suis pas pour autant idiot. Je sais bien que je ne réduirai pas les inégalités entre les Hommes. Je sais bien que, malheureusement, des millions de personnes qui vivent sur la même terre que moi continueront à mourir par manque d’eau, de nourriture, de soins, de respect. Je sais aussi que des millions de gens comme moi continueront à dilapider sans regrets les ressources dont ils pensent être les uniques propriétaires.

Je sais aussi que je ne pourrais pas renoncer à mon confort. Mais je me dis que je pourrais peut-être économiser un peu, ou tout au moins essayer de moins gâcher l’eau, la nourriture, le pétrole, mon temps aussi parfois… Ca paraît dérisoire, je vous l’accorde, mais si tout le monde s’y mettait, ça changerait peut être quelque chose ?
Quand on pense qu’un occidental utilise plus de 30 litres d’eau par jour rien que pour les toilettes, alors que dans certains pays il n’y a carrément pas de toilettes du tout, ce qui est d’ailleurs à l’origine de graves maladies comme le choléra

Je ne sais pas comment m’y prendre pour apporter mon aide. J’ai l’impression de ne pas avoir de moyen(s) d’action. Finalement, je ferais peut être bien de m’intéresser à la politique, n'est-ce pas ? Je réfléchis, c’est déjà ça et la question reste ouverte en tout cas…

Pour ceux que ça intéressent j'ai mis ici le document de l'ONU relatif au droit d'accès à l'eau potable : N1046465


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Commentaires
H
On ne peut éprouver qu'un profond sentiment d'impuissance face à une telle inégalité. De plus, constater que le système économique mondial les entretient est tout simlplement révoltant.<br /> Les initiatives individuelles sont évidemment bienvenues, mais elles ont l'air de gouttes d'eau dans un océan. Le problème de l'eau doit être traité à grande échelle, car c'est un problème géopolitique (les conflits armés liés au manque d'eau sont légions dans l'histoire mondiale).
F
La vie est injuste et inégalitaire. <br /> <br /> Nous avons de l'eau en grande quantité. Ne pas l'utiliser ne donnerait pas de l'eau au Sahel. Certes, il ne faut pas la gâcher ne serait-ce que par respect et pour que l'abondance continue.<br /> <br /> Il est important de mesurer certains gestes et certaines dépenses.
S
Nous sommes donc plusieurs à nous dire que la posture dans laquelle la vie nous a mis, nous permettrait sans doute de nous engager. <br /> <br /> De nous engager certe oui, mais de mon point de vue, du simple motif que la société soit injuste et qu'il faille s 'en excuser, je dirais non. <br /> <br /> S 'engager pourquoi pas, mais alors si seulement c'est pour les autres et non pas parce que la société parfois nous fait honte
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