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Gay.mais.pas.que
2 juillet 2010

Sain et sauf - 19e message

Finalement, ces quelques heures passées avec papa et maman ce sont avérées moins compliquées que prévu. Il faut dire que depuis quelques mois c'est ma soeur qui occupe le devant de la scène avec son divorce retentissant. Moi, mes "gay-moeurs" ne passionnent plus guère les foules. Malgré tout, j'ai encore senti beaucoup de tension quand le sujet revenait à la surface. Bien que jamais évoqué directement, il déclenche chez eux beaucoup d'irritation et de gêne, parfaitement audible dans leur voix.

J'ai aussi eu le droit à quelques répliques cultes comme par exemple : "avoir un fils qu'est comme ça" ou bien "trouve toi une copine plutôt qu'un copain" ou encore "mon rêve serait d'avoir des p'tits enfants de mon fils". Il y a belle lurette que je ne réagis plus à ce genre de phrases.

Leur façon de parler peut vous paraître choquante. Il ne faut pas, je crois, trop s'attacher à la forme mais plutôt réfléchir au fond  [même si c'est plus facile à dire dans un blog qu'à faire dans la vraie vie ! ]
J'avoue avoir pris du recul et, sans dire que je l'autorise, je crois que je comprends leur attitude. J'essaie de m'imaginer ce qu'avoir un enfant homo peut provoquer comme séisme dans un couple hétéro des années 50. Je me dis que ça doit être terrifiant. D'abord parce qu'on ne souhaite en principe que le meilleur de la vie pour ses enfants [enfin, je crois]. De fait,  je pense que pour eux être homo est d'abord une source de grand difficulté pour...moi
Ensuite, je me dis que dans leur esprit, l'homosexualité est une pratique "dégoûtante". C'est un peu comme du porno. Ça inclut la sodomie bien sûr, position sexuelle taboue s'il en est, et imaginer son fils dans ce genre de relations ça doit sûrement être difficile à accepter.
Et puis il y a le 'qu'en dira-t-on'. On ne peut pas faire sans. Pour des gens de notre génération (très individualistes) c'est sans doute ridicule de se soucier de l'avis du voisin [quoi que...]. Pour des gens plus âgés, c'est encore un paramètre important de la vie de tous les jours.
Enfin, pour résumé tout ça, je crois que mes (nos) parents ont tout simplement peur de l'homosexualité parce qu'ils ne savent pas ce que c'est. Ils en ont une image déformée par des années de tabou social, de rejet des gays et les images caricaturales vomies à volonté par les médias, les blagues vaseuses et autres stéréotypes. Et pour eux, toute cette peur se confronte à l'amour qu'il porte à leur enfant. Je crois que c'est une véritable épreuve qu'il ne faut pas prendre pour de la fierté mal placée ou du rejet tout court...

...et je crois aussi que ce n'est pas bien de vouloir l'imposer. Il y a ceux qui amènent le sujet sur le tapis un beau matin, avec force, conviction et petit ami, et qui sont déjà prêts dans leur tête à claquer les portes et envoyer chier tous ceux qui ne les accepteront pas. Il y a aussi ceux qui n'oseront jamais évoquer le sujet car, eux mêmes, ne comprennent pas ce qu'est leur propre homosexualité. C'est un drame souvent car rien n'est dit, tout est caché et mal vécu, bien sûr. Ça finit par moisir à l'intérieur de nous et par nous rendre fous ou mauvais. Entre les deux, je crois qu'il y a la possibilité, par un moyen ou un autre [par exemple en se faisant aider par d'autres proches de la familles plus ouverts sur le sujet] de progressivement s'accepter et, de fait, de se faire accepter par les autres. Je reconnais que ce n'est pas facile, que ça demande du temps et beaucoup d'acharnement. Il faut comme on dit avaler des couleuvres plus d'une fois. Mais le jeu en vaut la chandelle, il me semble.

Enfin, je ne crois pas au modèle de famille où tout le monde est épanoui avec l'homosexualité de l'aîné. Les parents super cool qui reçoivent bras ouverts sans même le connaître le nouveau petit copain du fiston et ledit fiston qui vit à fond sa vie de gay. Pour moi, l'homosexualité n'est pas une chose superficielle [contrairement à l'image qu'elle véhicule parfois]. Cela engage des styles de vie différents [et pas seulement au niveau de la mode...] et je crois que prendre le temps de réfléchir à tout ça, que ce soit du côté des parents que de celui de l'enfant, permet de mieux arriver à la conclusion que ce qui compte vraiment, au final, c'est le bonheur de tous. Et c'est possible....

Enfin, bref, ça s'est bien passé, malgré que le boulot soit encore venu perturber tous mes plans. Ce sera l'objet d'un autre post, car, là maintenant, j'ai toujours pas envie de vous parler travail.

Portez vous bien.

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Commentaires
S
Tiens voilà une "analyse" qui me plait et a laquelle je n'avais pas pensé c est vrai ça! <br /> <br /> le plus important ne serait il pas le bonheur de tous ???<br /> <br /> Tout serait donc une question d'équilibres ???<br /> <br /> Bonne journée
Gay.mais.pas.que
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