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Gay.mais.pas.que
17 juin 2010

La pensée qui soulageait - 7e message

Ah que c'est bon ! de rentrer chez soi ! J'en ai soupé du train dites moi... Ce n'est pas un moyen de transport déplaisant si l'on fait abstraction de la foule, des horaires, des retards, des odeurs corporelles associées à la promiscuité, des bagages hyper lourds à se coltiner et à surveiller, des temps d'attente interminables entre deux correspondances, des enfants du voisin qui ne savent pas se tenir, des toilettes fermées sales ou inutilisables, des cafés dégueux aux prix exorbitants, du bruit, de l'odeur de sandwich au pâté de celui de devant, des téléphones portables qui sonnent tout le temps, de la musique du MP3 de celui de derrière, de.... enfin, bref, ce n'est pas si pénible que ça. Sauf qu'aujourd'hui j'étais pressé de rentrer et d'en finir avec ce séjour en famille affligeant. Une chose est sûre : parfois il vaut mieux être célibataire, sans enfant [PD accessoirement] plutôt que marié avec des gosses. Je vous raconterai pourquoi une autre fois !

En attendant, chose promise chose due [...] je vais vous raconter quelque chose qui m'est arrivé pendant mon séjour à Londres [ceux qui n'ont pas suivi : oust]. Vous en étiez donc resté à moi-face-à-Soho [quartier gay s'il en est de la capitale du Royaume-Uni]. Comme vous l'imaginez, je me suis retrouvé complètement perdu au milieu de ces bars-pubs-boîtes [-bordels ?] prétendument gay. J'étais tétanisé à l'idée de pouvoir rentrer dans l'un d'entre eux. Il y avait des centaines [peut être même des milliers si on les réunit tous] de mecs en train de boire de l'alcool [non, de la bière plutôt], non seulement à l'intérieur mais aussi à l'extérieur, sur les trottoirs, enfin, bref, partout. De la drag-queen [avec des talons pailletés], à la fashion victim [en Angleterre, je vous laisse imaginer le look] en passant par le type quelconque [euh, genre moi par exemple], il y en avait pour tous les goûts [et tous les styles]. Il va sans dire que ma maîtrise de l'anglais était ce qu'elle est, je ne me sentais pas du tout, mais alors pas du tout d'attaque pour entrer, tout seul de surcroît, dans un des bars. Je me disais :" comment tu aurais l'air con avec ton verre, tout seul là au milieu..." [ou même sur le côté, ç'aurait été pareil].

Bref, j'étais dépité, déçu. En un mot, au bord du gouffre. Moi qui pensais pouvoir me "lâcher" [picoler ?], me faire de "nouveaux amis" [draguer ?], échanger [baiser ?] j'en étais pour mon compte. Du coup, je me suis fait un ciné porno. C'était pas une bonne idée, je vous l'accorde, mais sur le moment il n'y a que ça qui m'a paru opportun.

Mon morale étant tombé au 78e dessous, j'errais l'âme en peine dans les rues animées [encore que pas tant que ça finalement] de Londres en me torturant l'esprit à me dire que quoiqu'il arrive dans ma vie et quelles que soient les occasions qui se présentent, j'étais incapable de sociabilité [ou dit autrement : pas foutu de trouver un mec]. Et tout à coup, j'ai eu LE flash. Quand je dis le flash, je devrais dire la Révélation, l'Instant de Lucidité, le Moment de Lumière ! Oui, tout à coup je me suis rendu compte qu'en fait mon esprit refusait cette idée d'aller dans les bars gay pour rencontrer des homos, parce qu'en faisant ça, je faisais absolument l'inverse de ce que je disais dans mon blog ! Comment vous expliquer ?  En fait, en allant dans des endroits "faits" pour les gays [ce qui quand on y réfléchit est assez grotesque], j'ai l'impression de ne plus être QUE gay et RIEN d'autre. En allant dans le "quartier gay" et en regardant tous ces garçons, je me suis dit que ce qui les définissait précisément à ce moment là c'était leur sexualité et rien d'autre. Et je me suis senti finalement libéré.
Je sais, ça paraît
fou, mais j'ai compris tout à coup que le fait que je suis gay ne doit pas être ce qui me fait agir. Ma sexualité fait partie de moi, mais elle n'est pas moi !

Vous vous rendez compte : il m'a fallu tout ce temps pour comprendre pourquoi je n'arrivais pas à me reconnaître dans ce milieu. Moi j'en reviens pas !

Maintenant, ce que je dis ici me paraît plus cohérent. Pour autant, je ne dis pas qu'il ne faut pas vivre sa sexualité. Au contraire, il faut la vivre pleinement, sans complexes et sans a-priori, mais, surtout, surtout, il ne faut pas se laisser enfermer dans ces ghettos, ces milieux, ces communautés, ces clubs, ces boîtes, ces bars... même à Londres.

PS : à suivre dans les heures ou les jours qui viennent : des photos de mon voyage [whaoou - je vois vos yeux qui brillent d'avance]. D'ici là, portez vous bien.

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Commentaires
T
C'est donc une sorte de "coming-in" tardif ;-)<br /> <br /> Moi ce qui m'a toujorus dérangé à Soho c'est que c'est et cela reste le quartier de la prostitution tous genrs confondus... alors quand tu bois ton verre dehors (les rares jours où il fait beau) tu es face à la p*** sur le retour qui attend le client... et là j'ai trop peur que les clients confondent et me fassent des propostions :-)))))
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