Rituel et fin d'année
A peine sortis de Noël, nous voici emportés dans le tourbillon de la fin d'année. Temps, s'il en est, des bilans, rétrospectives et autres analyses de nos petites réussites et de nos (non moins petits) échecs ; de ce qui a marché, de ce qui a raté et de ce qu'il nous faudra faire l'an prochain pour que ça marche enfin. Peut-être, donc, serez vous tentés dans les jours à venir d'établir la liste de choses à faire ab-so-lu-ment en 2011. Quand je dis liste c'est une image parce que la forme a peu d'importance, en réalité. Ce qui compte c'est la motivation qui va vous animer et l'espoir qui va vous habiter...
Car forcément, ça donne de l'espoir de changer d'année. Forcément. C'est purement psychologique, nous le savons tous, mais ça nous fait du bien, tous les ans, de tourner une page, de se dire "voilà, encore une (et pas des moindres) de faite ; sûr que la prochaine sera meilleure !" C'est comme entamer une nouvelle page toute blanche sur le cahier de sa vie. Elle porte (cette page), toutes les envies, toutes les possibilités, tous les imaginaires. Alors on s'applique. On se dit que, cette fois-ci, on va bien écrire. On ne fera ni ratures, ni fautes, c'est promis !
Il y a les résolutions pratiques (ce qu'on repousse de jour en jour, de mois en mois et d'année en année) : réparer le robinet qui fuit depuis février dernier ou trier les vêtements qu'on ne met plus depuis des années et qui encombrent pourtant toujours nos placards.
Il y a les résolutions intemporelles (qui sont toujours valables quelle que soit l'année) : laisser la voiture pour aller bosser en vélo ou arrêter de fumer (ou de picoler) + faire du sport + manger équilibré.
Il y a les résolutions fantasmagoriques (celles qu'on souhaite très fort mais qui ne dépendent pas {que} de nous) : cette année je rencontre LE mec de ma vie ou je me réconcilie avec Untel après des années de brouille.
Il y a les résolutions utopiques (qui auront peu de chance d'être menées à bien) : je deviens trilingue, je change de boulot et je pars vivre à l'étranger (ou au soleil).
Il y a les résolutions financières : je mets de l'argent sur mon PEL et j'économise pour partir aux Canaries cet été.
il y a ...
...Il y a pratiquement autant de résolutions que de personnalités. Je vous laisse choisir la votre. C'est plutôt amusant, au final, de faire des plans sur la comète et de s'imaginer une année pleine de bonnes nouvelles. Ça ne fait pas de mal de se donner un peu l'illusion que les petits trucs pourris de la vie de tous les jours vont foutre le camp l'an prochain au profit de plein de petits bonheurs (qu'en plus on aura choisis).
Pourtant, souvent -- mais pas toujours -- il ne manque pas grand chose pour réaliser vraiment et complètement ses résolutions. Il suffit de... se résoudre à réaliser ses résolutions. Pourquoi n'y arrive-t-on jamais ? Je ne saurais pas le dire. Peut être parce que l'on met la barre trop haut ou parce qu'on n'envisage que des choses qui n'arriveront de toute façon pas, parce qu'on a pas vraiment envie qu'elles arrivent... vous me suivez ? C'est un peu comme un fantasme qui nous excite uniquement parce que c'est un fantasme et qui perdrait instantanément toute sa saveur s'il devenait réalité.
C'est peut être ça le rituel de fin d'année : imaginer des fantasmes pour l'année suivante. Le premier d'entre eux étant de croire que la vie va changer entre le 31 décembre et le 1er janvier... Mais à part une gueule de bois et trois kilos en plus, vous avez de grandes chances d'être encore le (la) même samedi matin.
En attendant, profitez bien des derniers jours de 2010 si elle a été une année faste pour vous ou comptez les jours qu'il reste à vivre à cette p***** d'année si vous en avez trop trop bavé au cours des douze derniers mois.
Mais j'y pense tout à coup, ne faudrait il pas commencer par profiter de chaque jour de chaque mois et de chaque heure de chaque jour ? Après tout, les bonnes résolutions peuvent aussi s'imaginer à très court terme, non ?
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