Les tragédies à la Sagan

Je vous avais déjà parlé de comment j'avais découvert un livre de Françoise Sagan intitulé La Laisse. C'était ici. J'avais beaucoup aimé ce court roman et avais décidé de me mettre à la lecture d'autres oeuvres de ce grand écrivain français. J'ai donc entrepris de lire Bonjour Tristesse et Les Merveilleux Nuages. J'ai fini ces deux livres hier.

Comment vous dire ? Je me suis régalé. Je suis tombé sous le charme de ces textes qui sonnent juste. Ils parlent de choses complexes telles que l'Amour avec une lucidité proche de l'exagération. Bonjour Tristesse est une tragédie qui se noue autour de scènes de bonheur : les vacances, le soleil parfois même une forme d'insouciance. Ce livre, c'est tout à la fois la découverte de l'amour, du déchirement et du remord. Je trouve que la force de ce livre est sa capacité à faire naître des images. Je visualise totalement les personnages et cela me permet de me plonger littéralement dans l'histoire. Je vis leurs aventures en même temps qu'eux. Je les vois vivre sous mes yeux, dans les mots de l'auteur. C'est vrai que, du coup, à lire l'histoire de ces vies si emplies de sentiments, je me sens comme vidé des miens. J'ai l'impression d'être creux à côté d'autant de passion. Mais je me trompe. La seule différence entre les héros de F. Sagan et moi c'est qu'eux ils ont trouvé à travers la plume de celle qui les a fait naître, les mots pour exprimer ce qu'ils ressentent et pas moi. Moi je vis les choses. Je traverse les sentiments et les sentiments me traversent mais si tout cela me semble presqu'indolore c'est parce que je ne sais pas l'exprimer...

Les Merveilleux Nuages est une sorte de huis clos quasi insoutenable. En cela il se rapproche de La Laisse. A nouveau il y est question d'une femme et d'un homme incapables de s'aimer et incapables de se quitter. Une sorte de malaise m'a traversé en lisant ce livre. Je n'aurais aucun mal à croire que ces personnages ont existé et ont vécu ces situations. C'est bien ça le pire ! Là encore, les descriptions, les pensées, les paroles, les lieux : tout sonne juste. Dans ce livre on va au bout du bout des sentiments avec une violence sournoise.

Le style de l'écriture est une chose. La profondeur du sujet en est une autre. Évidemment, on peut ne pas être sensible à ce genre de récits. L'amour, les sentiments, moi et les autres : ouais, bof... Pourtant qu'y a t il de plus universel ? Je ne suis pas un spécialiste de  Françoise Sagan et encore moins de la littérature, mais je voulais quand même vous faire partager mon ressenti.

En parallèle j'ai entamé la lecture des Frères Karamazov de Dostoïevski. C'est... différent mais pas moins intéressant. Je n'oublie pas non plus que je dois aussi vous parler de mes auteurs japonais que j'affectionne tout particulièrement.  Alors d'autres billets sont à venir sur ce sujet.

Comments

[Stephan]

Tu as comme qui dirait attaqué les classiques ! C'est vraie que cette femme a su écrire sur le ton juste d'une génération qui n'est pas parvenue jusqu'au bout de ses rêves .

Ou alors qui s'est rendus compte que ces rêves là n'apportaient pas toujours le bonheur mais qu'est ce qu'elle a bien décrit tout cela...