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Gay.mais.pas.que
8 mai 2011

Le petit animal

Mon blog, ce blog, aura bientôt fait sa révolution : il aura un an en juin. Un an d’existence, près de deux cents messages, des milliers de mots et de signes de ponctuation. Des centaines de phrases tantôt éclairées, tantôt stupides, compliquées ou mal construites.

Lorsque je pense à mon blog, je le compare naturellement à une chose vivante. Il me donne l’impression d’être un petit animal. Bien sûr, il ne remue pas comme un chat, un chien ou un ver de terre. Il n’est pas très bruyant, ni encombrant. Il n’a pas besoin d’être promené non plus. Et pourtant.
Pourtant je dois le nourrir et prendre soin de lui sinon, à la manière d’une petite chose vivante, il meurt tout simplement. Et je ne peux pas le nourrir avec n’importe quoi ! Je dois veiller à la qualité (toute relative j’en conviens) des billets
que je lui offre. Si je veux qu’il soit en pleine forme, qu’il soit racé, je  dois y faire attention. Cela demande un certain investissement, du moins en temps et comme chacun sait, le temps c’est….

Un blog ça grandit en principe. Ca se développe et ça s’enrichit. Ca apprend aussi. Il faut lui apprendre par exemple à varier les sujets, à être intéressant, à savoir raconter… Il faut lui faire son éducation, le faire murir, le faire devenir grand !
Et il faut en même temps soigner son apparence. L’apparence est importante, bien sûr. Alors de temps en temps, je lui offre de nouveaux habits, une nouvelle ligne. Je le décore, je l’enjolive, je le mets sur son 31.

Quand je poste un billet, je pense à mon blog, comme je penserais à un pigeon voyageur au quel j’aurais confié la mission d’aller porter de mes nouvelles aux quatre coins du monde. Je l’imagine se posant sur les balcons et les fenêtres de gens inconnus. Ils le regardent pour en apprécier l’allure et savoir s’ils peuvent lui faire confiance. Parfois ils lisent le message accroché à sa patte gauche, parfois ils le prient de s’envoler et de ne plus revenir. C’est le problème des gens inconnus : ils ne sont méfiants et assez volages.

Certaines fois, quand je regarde mon blog, je suis fier de lui. Je le trouve beau et intelligent : c’est normal, c’est le mien alors j’ai tendance à être indulgent, voire aveugle. D’autres fois, j’ai le regard critique de celui qui serait trop exigent : je le trouve laid et idiot. Je ne lui trouve alors plus aucun attrait, plus aucun relief. J’imagine son poil terne, un peu sale, son manque de vitalité, son allure pataude et je me dis “qu’élever” un blog n’est pas une chose facile. Mais heureusement, la plupart du temps, je suis content de lui et de sa façon de se tenir. Malgré tout je pense quand même “qu’élever” un blog n’est pas une chose facile !

Lorsque je ne poste rien, que je ne nourris pas mon blog, je me sens un peu coupable et je me dis que si je ne voulais pas prendre cette responsabilité, je n’avais qu’à pas le créer. Lui donner naissance, il y a un an, c’était en quelque sorte m’engager à le maintenir en vie et, si possible, en bonne santé. Mais paradoxalement, ne pas le nourrir durant quelques temps le rend plus fort. Un peu comme si de temps en temps je lui imposais un régime. Pas pour maigrir mais pour s’affuter. Pour être plus fin, ou plus finaud peut être.

Enfin, je suis très heureux quand mon blog se fait des amis. Oui parce que les blogs ont leur propre existence qui, c’est un fait, nous échappe. Ils communiquent entre eux, se renvoient des liens, des infos, des sujets, des chaînes, des non-dits et des on-dit… Ils se rendent parfois visite. Et de temps en temps, comme en amitié, comme dans la vie de tous les jours, ils s’attachent, se plaisent et se soutiennent. Parfois aussi ils se délaissent, ne prennent plus le temps, se désintéressent… Ainsi vont les choses, même chez les blogs.

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Commentaires
C
tu as été taggé...<br /> <br /> Désolé... mais je ne pouvais pas casser la chaîne...
L
"un pigeon voyageur" ?? "le poil terne" ?? J'ignorais que les pigeons étaient poilus... drôle de bête que ton blog ! :-)
A
pas mal la comparaison...suis assez d'accord...et on en devient assez vite accro en fait....même si on a des périodes de vide
E
@ Tambour-Major : oui, les blogs sont vivants et c'est sans doute ce qui fait qu'on prend parfois tant de plaisir à les suivre.<br /> <br /> @ Stephan : mon blog dort dans mon coeur.
S
ET il dort ou ton blog moi mon animal a moi il dort sur mon lit enfin quand je dors seul ???
Gay.mais.pas.que
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