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Gay.mais.pas.que
4 mai 2011

Incompétence paternelle

Je n’aurai pas d’enfants. La belle affaire !

J’ai fini de m’extasier sur la joie d’être père il y a 6 ans, après ma dépression. A cette époque encore, je trouvais absolument cruel et injuste de me priver de ce désir, que je croyais sincère, de donner la vie. Je voyais la paternité comme un aboutissement de la vie. Presque comme une condition sine qua non à la vie sur terre. Je ne concevais pas qu’il pût y avoir d’autre sens à l’existence que celui de perpétuer l’espèce ! De fait, je déprimais de me sentir ainsi rejeté loin de la seule source de bonheur à mes yeux…. Bon, il n’y avait pas que cela. Disons que c’était un tout, un trop plein, un haut le coeur. Il fallait que je vomisse mon mal être pour enfin guérir.

Et aujourd’hui j’en suis revenu de cette théorie idiote qui veut que la seule chose constructive ici bas soit d’avoir des enfants. Car enfin, il y avoir des enfants et avoir des enfants. J’entends par là qu’au delà du côté extrêmement égoïste – et rassurant - qui consiste à donner la vie et à contrôler des “petits-soi-mêmes”, il y a cette incapacité flagrante qu’ont certains parents à élever leurs enfants.
Déjà, d’une manière générale, je crois que nous (tous) préparons un avenir plus que terrible à nos descendants. Ils auront sans doute à gérer des crises bien plus graves que celles que nous traversons en ce moment. La pollution, la surpopulation, la faim et la soif, l’appauvrissement de nos richesses naturelles, la détérioration de notre cadre de vie, l’explosion de la violence et de l’exclusion… Ce ne sont que quelques exemples des réjouissances à venir dont nous devrions tous avoir conscience si tant est que nous soyons aussi attentifs que nous le prétendons à l’avenir de nos enfants.
Ensuite il me semble que beaucoup de parents ne sont pas capables de soutenir la vie d’un enfant. Je veux dire que certaines familles ne permettent pas aux adultes en devenir que sont les enfants de prendre un bon départ dans la vie. Je n’ai pas besoin d’aller chercher bien loin : l’exemple de ma soeur qui se déchire la garde de son fils avec son ex mari me suffit amplement. Je ne défends pas l’idée qu’il faille cacher la vérité aux enfants et un divorce, une rupture, fait partie de la vie. Que deux adultes se quittent et, au passage, se détestent, n’a rien de joyeux mais c’est somme toute assez banal et, comme on dit, ça finit par passer. En revanche, que l’on expose, voire même que l’on se serve d’un enfant pour défendre ses intérêts “de grande personne” me révolte un peu. Je ne trouve pas ça équitable et peut être même que je trouve ça tragique quand on a 12 ans et qu’on assiste, impuissant, à la destruction du foyer qui vous a tant désiré.
Et que dire de ces couples qui ont enfant sur enfant ? Ont-ils réellement un désir d’avoir une famille ultra nombreuse ? Ne savent-ils pas qu’il existe des moyens de contraception pour éviter les “accidents”, terme odieux pour décrire l’arrivée involontaire d’un enfant ? Calculent-ils sciemment le montant des aides découlant du nombre d’enfants qu’ils déclarent ? Dans le domaine d’activité qui est le mien, je vois le double effet de cette folie qui consiste à avoir plus d’enfants qu’on en peut élever. Il y a d’une part des enfants dont on n’assure pas le train de vie. On les nourrit mal, on les habille peu, on en fait rien et on les prive de tout. Et d’autre part, il y a ces jeunes adultes qui n’ont pas eu la possibilité d’entreprendre des études faute de moyen ou même tout simplement de bien travailler à l’école faute de soutien. Ils arrivent sur le marché du travail sans éducation, sans projet, sans ambition. Ils acceptent n’importe quelle place et se retrouvent le plus souvent chômeurs ou intérimaires éternels…

Peut être qu’un enfant est une source de plénitude énorme. Peut être que c’est un bonheur indicible, peut-être… Mais je crois aussi que c’est une énorme responsabilité qu’on se propose de porter et que, dans un sens, on inflige aux autres. Prendre la responsabilité d’éduquer un enfant quand on n’en a pas vraiment mesurer l’envergure et démissionner devant son rôle de parent le moment venu parce qu’on y arrive plus et bien moi je trouve ça trop facile ! C’est exactement pareil que si je réclamais une promotion à mon boss en sachant pertinemment que je ne suis pas à la hauteur et que, le moment venu, je m’offusquais qu’on me reproche mon incompétence…
Et bien moi je le dis : je n’ai pas les compétences pour avoir un enfant. Je ne regrette pas qu’il en soit ainsi. Au contraire, je me félicite – même si ce n’est pas que de mon fait – de n’avoir pas commis l’irréparable.

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Commentaires
C
On ne peut pas savoir quel parent on sera. <br /> C'est en forgeant qu'on devient forgeron et pour les parents c'est la même chose. Il faut surtout avoir conscience que cet enfant n'est pas un objet ou une possession. C'est comme tu le dis un adulte en devenir. Le rôle de parents est d'accompagner cet individu dans son chemin de vie.<br /> Il est clair que certains schémas familiaux peuvent être préjudiciables pour un enfant ; mais on a vu des enfants s'en sortir et avoir une bonne réussite. On ne peut pas généraliser...<br /> Perso, je suis du côté de Eausauvage...
E
Tout est qusetion de point de vue ! moi mes 3 enfants sont mon bonheur, ma joie de vivre et parfois mes plus gros tourments . Pas d inconscience bien au contraire : il y a eu des moments difficiles, il y en aura surement encore , mais que de joies , que d amour reçus et donnés. Alors 18 ans plus tard : je peux le dire , aucun regret
S
J ai eu peur au départ mais j'aime bine la fin
F
JE te rejoins tout à fait. J'ai toujours pensé que pour faire des enfants il faut une certain dose d'inconscience, dans le sens non-conscience. Il faut oublier la dureté du futur à venir et oublier que ses propres limites peuvent faire un adulte mal dans sa peau ou complètement paumé.<br /> Je sais que je ferais un mauvais père. Le problème est que mon compagnon lui ferait sans doute un père génial et qu'il aimerait bien en avoir un.
F
Je devrais te rejoindre, vu l'exemple catastrophique de mes parents. <br /> Pourtant avec mon Gabriel, on en parle parfois. Pour moi c'est une envie présente que ma raison combat. Pour lui, une envie pour plus tard (quand?). <br /> En tout cas certainement pas une raison de vivre ou un désir lié à la reconnaissance sociale ou autre. Je hais ces gens qui font des gosses pour leur satisfaction personnelle (voir plus haut). <br /> Il y a beaucoup de gens heureux sans enfants, qu'ils soient en couple ou non. Il y a bien autre chose dans la vie.
Gay.mais.pas.que
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