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Gay.mais.pas.que
25 avril 2011

Le retour au bercail

J’ai remarqué dernièrement que quand le moral est moins bon que d’habitude et que j’ai tendance à me sentir mélancolique ou un poil déprimé – ou même simplement que je commence à douter –, je finis toujours par me replier sur mon passé. Concrètement, j’ai tendance à régresser comme diraient certains en faisant revenir à ma mémoire des souvenirs de l’enfance voire, mais c’est plus rare, de l’adolescence. C’est une sorte de réflexe, comme un retour à une période où, peut être, je me sentais moins exposé ?  Peut-être faut il y voir une volonté de me retrouver dans un univers où on prenait “soin” de moi ? Une période où …on prenait les décisions à ma place ? Un moment de la vie où les choix sont occultés au profit de “l’ordre naturel des choses”, de la logique présumée et du bon sens en action ? Un passage de l’existence où tout est prétexte à persuasion, restriction, éducation, canalisation et autres (sou)missions ?
C’est alors que m’est venue l’idée de poser le problème à l’envers. Si, au lieu de dire “je déprime donc je me réfugie dans le passé”, je dis “je me réfugie dans le passé, donc je déprime”, la chose prend un éclairage totalement différent !

Je dois vous dire que cette étrange inversion dans l’enchaînement des évènements m’est apparue comme évidente lorsque j’ai lu un un billet de Stephan dans lequel il nous explique que lorsqu’il va en vacances dans le village de son enfance il joue le rôle qu’on attend de lui – à savoir celui d’un hétéro. Et depuis ce jour je ne pense (presque) plus qu’à cela : le passé est un harpon qui me ramène sans cesse à mes doutes, mes (fausses ?) croyances et mes peurs.
Je ne veux pas sous entendre que l’enfance n’est pas une période heureuse – encore que – mais je crois surtout que c’est un redoutable boulet qu’on traîne encore et encore, peut être même jusqu’à la fin de nos jours. Du coup il me semble que si je ne parviens pas à me libérer de mon passé, c’est à dire si je n’arrive pas à dissocier le passé du présent, je suis condamné en quelque sorte à ne pas pouvoir vivre le futur.

Evidemment l’enfance, l’adolescence, le passé, font partie de mon histoire, de mon patrimoine, que sais-je encore. Mais pour autant, ils ne sont qu’une partie, une brique, un élément. Ma vie d’aujourd’hui et, a fortiori, celle de demain, ne sont pas les mêmes que celle d’hier. Le temps où l’on décidait pour moi ne doit pas s’étendre au-delà du moment où je suis capable d’envisager les conséquences de mes actes.
Le cloisonnement de ma pensée est très fort car lorsque j’ai grandit j’ai tout pris pour argent comptant : le Père fouettard, le Loup Garou, le Qu’en dira-t-on et les Bonnes Manières. La peur des autres et du regards des adultes… Tout cela est inscrit en moi parce qu’il m’a été présenté comme la réalité.
Mon défi d’adulte “libre” est donc d’aller plus loin et de franchir ces limites “de sécurité” qu’on m’a imposées. Je dirais même que c’est mon devoir de tester mes propres limites, quelles qu’elles soient. Sans cela comment vivre autre chose qu’une vie par procuration ? Qu’une vie limitée et limitative ? Cela ne m’empêche pas, bien sûr, d’aimer mes parents et de me souvenir avec joie des moments tendres ou heureux du passé !

Quoi qu’il en  soit, fort de ce nouveau constat, je tente donc de reculer mes propres frontières et cela passe notamment par une ouverture aux autres, une curiosité accrue, une prise de risques – encore limitée – qui augmente petit à petit. En résumé, j’ai la volonté de “ne pas en rester là”, de ne pas me borner à ce que je sais – ou croit savoir.

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Commentaires
S
Je crois que le passé n'est pas synonyme de déprime en tout cas pas pour moi bien que si l'on y pense on se souvient du passé toujours ...<br /> <br /> La réalité c'est qu'on pense souvent aux mauvais moments pour y puiser les choses qui nous ont permis de s en sortir est de la nostalgie ? Non une question d intelligence reproduire les schemas qui fonctionnent en pensant a ceux qui nous font echouer...
F
J'aime beaucoup ce que tu as écrit. Je me suis aussi posé la question du pourquoi des madeleines qui m'assaillent davantage en période basse. Mon interprétation est que mon inconscient me propose ces parallèles avec le passé pour dépasser ce qui à l'époque me limitait. <br /> Je crois qu'on est libre de faire ce qu'on veut de sa vie, pour en faire quelque chose d'intéressant.
O
On peut garder le bon fond d'éducation qu'on a reçue, comme les bonnes manières... :) et ne pas transiger sur l'essentiel : être soi même et s'imposer comme on est. <br /> <br /> S'ouvrir aux autres, c'est toujours très enrichissant, affronter les événements et ses peurs, c'est parfois plus facile que de se croire protégé derrière sa carapace.<br /> <br /> Tu changes, on dirait. C'est bien. :)<br /> <br /> Bise au chocolat.
Gay.mais.pas.que
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